La Banque solidaire de l’équipement d’Emmaüs Défi a ouvert une antenne à Lyon. Elle permet aux personnes précaires de meubler leur logement.
Meubles, électroménager, vaisselle, linge de maison… A Vénissieux, dans un appartement témoin aux allures de mini-magasin Ikea, les bénéficiaires de la banque solidaire de l’équipement (BSE) font leurs achats en vue de meubler leur futur logement.
Mini-four, casseroles, couette, lit, canapé, assiette… on trouve tout ce qui est nécessaire pour une famille qui s’installe. « L’objectif est d’équiper à moindre coût les appartements de familles en situation de précarité, orientées vers la BSE par les services sociaux (mairie, travailleurs sociaux dans les centres d’hébergement) « , résume Vanessa Engel, responsable de la BSE.
Via un mécénat en nature, des groupes tels que Seb ou Carrefour font don de leurs invendus et fins de séries. « En 2016, Carrefour a donné plus de 2.500 produits neufs », précise Sophie Fourchy, directrice de la Fondation Carrefour. « Les prix proposés sont en moyenne autour de 20 % du prix du marché pour des équipements neufs « , explique Rémi Tricart, directeur d’Emmaüs Défi. Les revenus tirés de ces ventes permettent de payer les frais de structure et la quinzaine d’employés en charge de la gestion.
Emancipation
L’objectif est aussi de responsabiliser les bénéficiaires. « Il y a une symbolique très importante dans l’acte d’acheter soi-même des produits neufs et de marque « , ajoute Joël Tronchon, directeur du développement durable du groupe Seb. « Tout le processus permet à des personnes qui n’en ont pas l’habitude de gérer un budget et de prioriser leurs achats », poursuit le directeur du fonds de dotation de Seb.
En s’installant à Lyon, Emmaüs Défi espère équiper une centaine de personnes la première année avec pour objectif, à terme, l’accompagnement de 500 ménages par an. « Nous voulions nous installer en Rhône-Alpes pour nous rapprocher de notre partenaire, Seb, qui a son siège social dans l’agglomération lyonnaise « , justifie Rémi Tricart.
Seb fait don de tout le nécessaire de cuisine. Le produit le plus demandé est la Cocotte-Minute ! Depuis trois ans, le groupe a donné 7.600 produits, correspondant à un montant de 173.000 euros.
L’emploi est aussi au coeur de la lutte contre la précarité. Les équipes de l’espace emploi de Carrefour accompagnent les personnes exclues, suivies par Emmaüs Défi, pour leur faire découvrir des métiers dans les entrepôts et les magasins. Des stages en immersion (vente, boulangerie) et des ateliers de coaching sont organisés. A ce jour, cette démarche d’insertion a permis à deux personnes en contrat professionnel de signer un CDI. Les salariés de Carrefour France partagent également leur savoir-faire logistique avec l’association.
Née en 2012 à Paris entre Emmaüs Défi, la mairie et des entreprises, la BSE est venue en aide à 2.300 familles en situation de précarité. L’association vise une nouvelle implantation par an dans les trois prochaines années. Prochaine étape : la Seine-SaintDenis, en 2017.
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/22/02/2017/LesEchos/22389-393-ECH_emmaus-defi-lutte-contre-la-precarite-a-lyon.htm#EOyHzTSFMkxo8ixA.99